A la découverte du patrimoine de Brélidy

 
Colomban Saint Patron de Brélidy | L'église | Les cloches | Chapelles | CalvairesLe château de NOBLANS | Le manoir de Kerviziou

Il reste peu de traces visibles des occupations anciennes, cependant avérées, de l’âge de bronze et plus tard de l’Empire romain. Par contre, il existe de nombreux édifices qui sont datés approximativement, pour les plus anciens, et remontent jusqu’au Haut-Moyen Age :

• la motte castrale de Ty-ar-Bonniec daterait du 9ème siècle
• la motte castrale de la Chauvaie, dite Loquel Hastel
• le manoir de Ty-ar-Bonniec daté du 16ème siècle, appelé château de Noblans.
• l’église Saint Colomban, construite en 1884 sur l’emplacement d’un édifice daté de 1727, est citée dans les répertoires pour une pierre réemployée dans le chevet et gravée aux armes des Rostrenen (15ème siècle).
• la chapelle Saint-Pabu ou Saint-Tugdual de Kerbiquet (18ème siècle) avec une porte réemployée du 16ème siècle.
• la croix de Saint-Pabu (16-17ème siècle) au hameau de Kerbiquet.
• la croix du cimetière (17ème siècle)
• la croix de Lezuel (18ème siècle)
• le manoir de Kerveziou (début du 17ème siècle) avec portail du16ème siècle
• la maison de Kerouano (1727)
• la maison de Saint-Tugdual (1767)
• la maison de Lezuel (1792)

Manoir de Kerviziou BrelidyPar Arrété du 21 juin 1979 la Commission départementale des Objets Mobiliers a inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques les possessions suivantes :
• statue en bois polychrome de St-Yves (19ème siècle)
• statue en bois polychrome de St-Colomban (17ème siècle)
• Vierge à l’Enfant, statue en bois polychrome du 17ème siècle
• Pierre armoriée du 15ème siècle
 
Tous ces objets sont dans ou sur l’église ; il convient de ne pas oublier le bien le plus précieux : une bannière de procession en velours et soie du 17ème siècle classée parmi les monuments historiques par la Commission supérieure des Monuments Historiques (Ministère des affaires culturelles) en date du 13 décembre 1971.

Colomban Saint Patron de Brélidy

Le buste reliquaire de St-Colomban, classé Monument Historique
Saint Colomban bois polychrome 17ème siècle
Autel Saint Colomban dans le choeur à gauche
Fontaine Saint-Colomban, au lieu-dit du Pont Camarel en bordure du Théoulas
association « Les amis bretons de Colomban »
La bannière de procession du 18ème siècle (velours et soie, classée monument historique), dédiée à Colomban,
Procession
Né vers 540 dans le comté de Leinster en Irlande, Colomban commence sa mission évangélique sur le continent dans les années 580 avec une douzaine de moines irlandais et débarque à Saint Coulomb près de Saint Malo. Moine et prophète, solitaire ou prédicateur, Colomban ne craint pas les conflits lorsque sa conception de l’exigence évangélique est mise en cause, il se heurte assez durement aux dirigeants religieux et politiques de la Gaule, particulièrement au roi Thierry de Bourgogne et à sa grand-mère la reine Brunehaut.
Condamné à l’exil en 610, Colomban et ses compagnons entreprennent un périple de plus de 2 ans à travers la France, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Italie, lieu de la dernière fondation à Bobbio où Colomban meurt en 615.
Colomban était un citoyen du monde par l’étendue des territoires parcourus, par l’essaimage co- lombanien qui, par-delà la mort du saint irlandais provoque l’éclosion de plus de quarante monastères en Europe Occidentale et par son élévation d’esprit :
« Si tollis libertatem, tollis dignitatem »
« Si tu enlèves la liberté, tu enlèves la dignité »
Colomban- lettre IV écrite à Nantes en 610

Pourquoi Saint Colomban patron de Brélidy ?
Les recherches effectuées par Yves Briand dans les registres paroissiaux de Brélidy et Mantallot ont montré qu’il existait sur le territoire de Mantallot une chapelle appelée la chapelle de Ber- thu qui possédait depuis les années 1500 les saintes reliques de sainte Justine, saint Véréconde, Saint Crescent, sainte Désirée et Saint Colombani. D’après les écrits elles furent acheminées de Rome par des pèlerins revenant des croisades.
Une partie de ces reliques avec le buste de saint Colomban furent données à plusieurs recteurs dont celui de Brélidy. Elles furent rapportées à Brélidy le 17 février 1746.
(attestation datée du 3 février 1746 par Sire Be- zien vicaire général à Tréguier)
 

L'église de Brélidy

la chaire de l'autel Saint Colomban
Détail de l'autel Saint Colomban
Autel Saint Colomban dans le choeur à gauche
Baptistère de l'église
Baptistère de l'ancienne église
Statue en bois polychrome de Saint Yves 19ème siècle.
Vierge en bois polychrome 17ème siècle
Mur du cimetière, construit en 1889, rénové en 2012
Autel de 2010 offert par Anna et Yves Briand
Maitre-autel de 1886
L'ancienne église de BRELIDY datait de 1727.
Devenue paroisse en 1486, Brélidy possédait certainement des lieux de culte (église et chapelles, dont celle du château) dont on n'a pas conservé la trace. L'édifice érigé en 1727 a donc eu des prédécésseurs probablement sur le même site.
Elle n'offrait rien de remarquable au point de vue architectural - de la plus grande simplicité. II y avait un bas-côté au nord et une seule rangée de piliers grossièrement travaillés et de différents styles. Du côté du midi, il y avait une aile affectée à l'autel du rosaire.
Cette église datait de 1727, mais elle fut construite en plusieurs tranches. Le choeur était du début du siècle. La tour de 1727 dont la base jusqu'à la plateforme mesurait 35 pieds de hauteur et la flèche 23 pieds, (un pied équivalait à 33 centimètres). Cette tour fut bénite le 19 janvier 1727 ainsi que la croix et le cimetière. La dite croix mesurait 7 pieds de longueur d'après les textes.
La Mairie de BRELIDY se trouvait dans le baptistère de l'église jusqu'à 1851. Le premier dimanche de juillet, le Maire « ayant retiré tous ses papiers » remit la clef à Monsieur Yves Cozic Président des Marguilliers ou « conseil de fabrique » ; le Maire était Jean-Marie Cariou.

En 1864 une horloge fut posée dans la tour pour 50 francs. Quant aux cloches, il y en avait une avant 1845 date de la bénédiction des deux autres. L'une pesait 400 kilogrammes et l'autre 230 kilogrammes, fondues chez Le Jamtel à Lannion. Madame Meurou paya l'une et une souscription publique paya l'autre.

L'église était en mauvais état depuis plusieurs années, il fut décidé en 1882 de la démolir.
L'église actuelle fut construite assez rapidement, elle coûta 40 000 francs. La pose de la première pierre eut lieu le mardi 29 juillet 1884. Les charrois étaient au compte des brélidiens. Les
pierres vinrent de l’Ile-Grande et de Coatascorn (Garnel). L'architecte était Monsieur le Guerranic de Saint- Brieuc. Les entrepreneurs étaient Monsieur le Jan de Ploujean-Morlaix pour le gros oeuvre et l'entreprise Morvan du Vieux-Marché.

La nouvelle église fut inaugurée et bénite le jour du pardon le 16 mai 1886 par le curé de Pontrieux, l'abbé Baudour.
Nous constatons que la construction de cette église fut relativement rapide, trente deux mois. Les travaux furent surveillés et dirigés scrupuleusement par le président des Marguilliers, Sylvain Bothoa qui habitait avec ses parents à la ferme du Pavillon.
Le Conseil de Fabrique - ou Marguilliers - possédait l'argent nécessaire au paiement comptant de l'édifice, sans subvention de la commune ou de l'état.
Le maître-autel coûta 3 000 francs et les deux autels latéraux 1 200 francs chacun, mise en place comprise. L'entreprise Morvan du Vieux-Marché posa le parquet du choeur pour le prix de 12 francs le mètre carré. Le prix total du parquet du choeur, murets, lambourdes et parquet en vieux chêne du nord fut de 860 francs.
A cette époque les Marguilliers étaient :
• Jacques le Dû, maire
• Sylvain Bothoa, trésorier
• Yves le Bras, Baptiste Bouget, Yves-Marie Guerlesquin, François le Dû, Louis Cozic.
• L'abbé le Colas desservant.

Les cloches

Le dimanche de l'Epiphanie le 9 janvier 1887 furent bénites les trois cloches par le chanoine le Baudour de Pontrieux spécialement désigné par Monseigneur Bouché
évêque du diocèse. Les trois cloches sortaient de la fonderie Mavard de Villedieu-les-Poêles.

La plus grande s'appelait « SAINT COLOMBAN » - le patron de la paroisse ; son parrain : Jacques le Dû, maire ; sa marraine : Françoise le Bras épouse de François Bouget (adjoint au maire).
La moyenne se nomma « SACRE-COEUR DE JESUS » son parrain : Sylvain Bothoa ; sa marraine : Catherine le Luyer épouse de Baptiste Bouget (conseiller municipal).
La petite et troisième s'appelait « NOTRE-DAME DE LOURDES » son parrain : Louis Cozic, fabricien époux de Catherine Sébille ; sa marraine : Anne-Marie le Fichant épouse de Yves le Bras, président des fabriciens.

La grande cloche fut payée par le Conseil de fabrique et les deux autres par souscription dans la paroisse.
Si ces belles cloches, toutes jeunes baptisées, sonnèrent à toute volée le jour de leur baptême et sonnent encore, parfois gaiement et parfois tristement, de nos jours, elles durent ralentir pendant un court laps de temps car il fallut procéder à des travaux supplémentaires et indispensables pour consolider le clocher.
L'entreprise le Jan, de Morlaix et l'architecte le Guerrannic de Saint-Brieuc se rejetaient la responsabilité. L'architecte se porta garant de la solidité du clocher par lettre cachetée en date du 26 novembre 1887 en stipulant que Brélidy ne lui devrait pas d'honoraires pour ce travail supplémentaire. « Les cloches pourront sonner indéfiniment » disait-il.
 
Il fut procédé également en 1889 à la construction d'un mur autour du cimetière qui était sans clôture. L'entreprise Henri Auffret de Saint-Laurent fut chargée Mur de ce travail. La facture de cette enceinte était de 3000 francs.
La commune, exangue depuis la construction de l'école, ne put aider aucune autre réalisation. Il fallut donc que le conseil de fabrique règle le mur du cimetière. On « racla le fond de l'armoire » et on trouva la somme nécessaire. Une souscription faite en 1871 en faveur des « mobiles » ( ces derniers furent démobilisés en 1871 ) - restait en partie disponible. Citons au passage ce qu'étaient les mobiles. C'était une armée levée en Bretagne en 1870 pour libérer Paris encerclée par les allemands. Le général Kératry commandait cette armée en formation établie à Conlie à proximité du Mans. Soixante mille bretons furent rassemblés, dans un camp dans des conditions lamentables, dans un lac de boue - les bretonnants l'appelèrent « kervank ». (Vank = boue en breton). Beaucoup moururent de froid, mal armés ils ne purent se révolter. Les députés bretons protestèrent à l'Assemblée Nationale contre le gouvernement de Gambetta. Le général Keratry fut relevé de ses fonctions. Une profonde rancoeur et suspicion s'empara de l'opinion bretonne. Il existe encore de nos jours un monument commémoratif à Conlie dans la Sarthe à proximité de la ligne Paris-Brest.
La deuxième partie de la somme provenait d'un versement de 1500 francs de Monsieur Yves le Bihan, habitant à Coatascorn, somme qu'il devait depuis 1875 suite à l’acquisition de deux pièces de terre appartenant au Conseil de Fabrique de Brélidy. Il est équitable de mentionner entre tous les marguilliers, le nom de Sylvain Bothoa qui fut le « ministre des finances » du Conseil de Fabrique pendant trente années. Sa sépulture se trouve encore au bord du mur, à l’ouest, face au clocher.

 

Chapelles

La Chapelle de Kerbiguet

L'ancienne chapelle de Kerbiguet - village des pies - fut remplacée en 1841 : était-elle ancienne ?


Nul ne le sait ! Elle fut vendue pendant la révolution, comme bien national, au sieur Quérou Jean le 29 floréal de l'an III (18 mai 1796).


La chapelle actuelle a donc été construite en 1841. Une partie des pierres provient de la précédente chapelle. Le clocher, vu de côté, a la forme d'une mitre d'évêque. Saint Tugdual - évêque de Tréguier - en est le patron.

Le pardon a lieu le lundi de la Pentecôte.

Saint Tugdual est surnommé en breton Saint Pabu.

La commune en est la propriétaire depuis fort longtemps. D'importants travaux sont actuellement en cours à l'intérieur et à l'extérieur.(*)

 

(*) Note : suite aux intempéries de l’hiver 2011 (chutes de neige abondantes en Janvier) la toiture menaçait de s’affaisser au Nord. Le Conseil municipal décida de faire réaliser les travaux nécessaires ; la compagnie d’assurances prit en charge 70% du coût. La chapelle abrite des maquettes de navires datant du début du 20ème siècle.

 intérieur de la Chappelle de Kerbiguet à Brélidy

La Chapelle du Sacré-Coeur et Sainte-Barbe

Le dimanche 14 juillet 1878 avait été posée et bénite la pierre principale de la chapelle du Sacré-Coeur et Sainte Barbe à BRELIDY par Monsieur Landouar, recteur.

L'emplacement choisi était le sommet de la motte féodale derrière l'actuel château.


Elle fut inaugurée et bénite le dimanche 20 juillet 1879. La donatrice était Anne-Marie Gouriou, de Ploézal.
On procéda également à la bénédiction de la cloche Sainte Barbe du Sacré-Coeur qui avait pour parrain Monsieur le Merrer, sculpteur à Lannion et pour marraine Madame Jeanne le Duc. Une procession s'ensuivit, le pardon avait été fixé le jour de la Saint Jean.


Cette chapelle n'existe plus depuis longtemps. Dans les importants travaux effectués dans l'actuel château, Monsieur Pierre Yoncourt, propriétaire, a réservé un emplacement appréciable pour une future chapelle.

 Chapelle Sainte Barbe Brélidy


 

Calvaires

Cette rubrique concerne les croix extérieures au bourg.
Mais rappelons que celle du cimetière date de 1650 et que celle du parc de la chapelle de Kerbiguet est également très ancienne. Les calvaires sont nombreux à BRELIDY et sont généralement bien entretenus.
Le plus ancien Croas Lézuel se trouve au carrefour de la route de Landébaëron et Lez-Uhel, la date est pratiquement illisible.
Toutefois, on peut y lire : « Madeleine Houriadec, veuve Jean Bouget, 1792. »

La Croix du château de Brélidy
Elle fut érigée en 1867, par Yves Gouriou et Jeanne le Duc, son épouse, et leurs filles Jeanne-Yvonne et Anne-Marie Gouriou, à l'entrée du château de Brélidy, sur le bord de la route vicinale Brélidy-Coatascorn.
Elle fut bénite par Monsieur le Ménager, recteur de Pommerit-Jaudy, le 8 mai 1867.
Ce calvaire n'existe plus à part le socle. De même la chapelle du Sacré-Coeur sur la motte-féodale et le calvaire ont disparu ; il ne reste que les noms des donateurs dans les archives.

La Croix de Kerveziou


Elle se trouve sur la route de Landébaéron, à l'entrée du manoir du même nom.


Elle fut érigée par Monsieur le Gaudu, huissier à Pontrieux, et dame Marie-Jeanne Bouget son épouse.
La bénédiction eut lieu le 14 novembre 1855 par l'abbé Pallier, recteur de BRELIDY.


On y lit ces inscriptions : « Si j'ai mal parlé, répondez-moi. Si j'ai bien parlé, pourquoi me frappez vous ? » suivent les noms de Monsieur et Madame Gaudu et de leurs filles, Marie-Angélique, Marie-Eugénie et Marie-Jeanne le Gaudu.

 La Croix de Kerveziou Brelidy

La Croix de Kerjacob


Elle fut érigée à Kerjacob à cinquante mètres de la route Pontrieux-Bégard, au bord d'un petit chemin.


Le site était très beau, il ne subsiste plus qu'un bosquet et quelques tronçons cassés du fût de la croix.
Jean-Marie Cariou, maire de BRELIDY, et son épouse Marie-Anne Coquillou l'avaient offerte en 1862.

 

 


Note(**) L’Association « Traou an daou dour » créée en 2008, s’est donné comme objectifs de mettre en valeur le patrimoine de la commune. C’est ainsi que plusieurs boucles de randonnées pédestres ont été mises en état et à la disposition des marcheurs de Brélidy, du canton et bien au-delà ! Il est donc désormais possible en partant de la place de l’église de rejoindre le Théoulas et la fontaine St Colomban puis de saluer le Menhir et de retrouver le Pont de Runan après avoir traversé le plateau et emprunté le sentier qui serpente au dessus de l’ancienne carrière. En remontant vers le château on ressent la fraîcheur du chemin creux et c’est l’arrivée à la motte féodale qui est maintenant « visitable » ; Monsieur Pierre Yoncourt le propriétaire du domaine en a donné l’autorisation. Du château on rejoint Kerjacob en passant par Lech Parc. En 2011 le groupe de « Traou an daou dour » a décidé de remonter la croix et de restaurer le site. Les tronçons du fût ont été collés et la croix a repris sa place au centre du petit square bordé par des vieux chênes.

 La croix de Kerjacob Brelidy

Croix de Kernevez - Ville Neuve


Sculptée par Hernot de Lannion, elle a deux statues sur son piédestal, la Vierge et Saint Jean.

 

Une inscription en breton y est gravée : « Enor de Jésus ag de Groas ».


Cette croix fut bénite par l'abbé Bouget, recteur de Landébaéron, le lundi de la Pentecôte lors du pardon de Kerbiguet, le 12 mai 1856. Monsieur Jean-Marie Cariou et son épouse érigèrent ce calvaire six années avant celui de Kerjacob.

 La croix de Kernevez Brelidy

Croix de Kerguen


Ce calvaire est situé au carrefour des routes Brélidy, Saint-Laurent, Landébaérou et Trézélan.

C'était la route de Trézélan à cette époque.


Il fut érigé par Monsieur Yves Bouget et Anne Cariou, son épouse. Auparavant il y avait à cet endroit une vieille croix de bois appelée Croas-an-tort.


Elle fut bénite par l'abbé le Goas, recteur de Trézélan, le 8 octobre 1856. Inscription : « ô croas santel homp espérans » et plus bas le nom des bienfaiteurs et de leurs cinq enfants.

 Croix de Kerguen Brelidy

Croix Groas-Ru (croix rouge)*


Cette croix érigée en 1870 par Françoise le Bleiz et Guillaume Cabec, son époux, au carrefour du même nom -route Bégard, Pontrieux et Saint-Laurent- fut bénite par Monsieur Pallier, recteur, le 12 juillet 1870.


Ce calvaire se cassa une cinquantaine d'années plus tard. La propriétaire écrivit le 18 janvier 1938 à l'évéché, par l'entremise de l'abbé André, recteur, qu'elle lui cédait cette croix cassée qui se trouve sur un terrain, en face de Monsieur Louis André, maréchal-ferrant, sans aucun recours ultérieur.
Signé Madame Bihan, née Rose Guyon - Kerraval en Brélidy le 18 janvier 1938.


Monsieur Victor Hervé - ancien juge à Guigamp - habitant Saint-Brieuc, proposa gratuitement un terrain, une partie du jardin de la ferme du pavillon « Nous ne sommes mon épouse et moi que les continuateurs des Bothoa desquels nous tenons ces biens ». La croix fut donc réparée et transférée sur la route du bourg, à côté d'un puits, et agrémentée actuellement d'une haie de fleurs.


Une inscription sur le côté nord du socle :
« Monsieur le Cabec Guillaume et son épouse Françoise le Bleiz » et une autre sur le côté route :
« O crux ave spès unica -1970 - »
*Note : d'autres orthographes et interprétations sont possibles : Croaz Ruz (croix au croisement des routes)..

 Croix Rouge Groas-Ru à Brélidy

Croix de Mez-Du


Ce calvaire se trouve au bord de la route de Saint-Laurent. On l'appelait aussi Croas Benoît Bras.
Elle fut bénite à l'issue d'une mission au mois de mars 1944.


Monsieur Benoît le Bras, dont le père, le grand père et luimême furent Marguilliers ou fabriciens, voulut avant de mourir ériger une croix dans ce carrefour. Il était âgé de quatre-vingt quatre ans et voulait perpétuer le souvenir de ses deux fils tués à la guerre de 14-18 et de son épouse décédée
depuis de nombreuses années.


Nombreux sont encore les brélidiens qui se souviennent de la bénédiction de ce calvaire, par le chanoine Brochen, vicaire général. La croix en bois - coeur de chêne abattu par Jean-Marie le Bras, fils du donateur -, un christ en fonte de un mètre vingt acquis chez Poulouin à Guingamp, la menuiserie en style celtique de cet ouvrage fut conçue par Louis Gélard, menuisier au bourg de BRELIDY. 

 

Une imposante procession partit de la place du bourg, précédée par une charette-plateau - sur laquelle était hissée la croix - trainée par un beau cheval.


L’entreprise Herlido de Prat procéda à la confection du piédestal et à la fixation de la croix.

 


Note(***) Le circuit des calvaires de Brélidy, empruntant les chemins de randonnées, permet de les visiter tous à l’occasion d’une ballade qui peut être commentée par un membre de l’Association.

 Croix du Mez-Du Brélidy
 

 

Le château de NOBLANS

 
♦ La motte féodale et le Château du MUR.
La motte féodale et le château du MUR Brélidy
Après avoir été un promontoire d'observation au confluent de Théoulas et du Jaudy, puis un poste de défense fortifié sous la forme d'une motte féodale entourée de fossés, le site a été doté d'une forteresse connue dans le haut-moyen âge sous l'appellation de « Château du Mur ».

La Motte féodale, vestiges des cuisines. Chateau de BrélidyC'est ce que le chevalier Ayton Doire reçoit en 1342 pour « ses bons et loyaux services » comme cadeau de la part de Charles de Blois avec toutes les terres (dont la liste a déjà été détaillée p.51) qui s'étendaient jusqu'au Trieux incluant le moulin de Brélidy.

Nous n'avons pas d'informations sur le devenir de ce seigneur qui s'est retrouvé dans le camp des vaincus après la défaite du parti franco-breton à La Roche-Derrien (Kerroc'h) en 1347. Jean de Montfort et ses alliés anglais font de nombreuses victimes et des prisonniers à qui ils font traverser la Manche en attendant d'en libérer certains (les plus fortunés) contre rançon.
 
Qu'est devenu le sire Ayton emporté dans cette tourmente ?
Il ne semble pas avoir laissé d'autres traces dans l'histoire. Par contre on sait que le Château du Mur a été rasé pour le punir d'avoir été du côté breton. Il s'écoulera un siècle avant que ce fief de Brélidy soit à nouveau mentionné.

Il est établi qu'en 1439 Marie de Lezverzault, veuve de Jean Jagu, possède les deux seigneuries de Brélidy et de Lezverzault.

En contre-bas de la butte et au bord du Jaudy se trouve "Le moulin du MUR"qui dépendait jadis du château.

♦ Le château "Renaissance bretonne"
 

Chateau de Noblans BrélidyEn 1520, Péronnelle de Lezverzault (ou Lézerzot) qui possède les deux seigneuries de Brélidy et de Lézerzault épouse Jacques du Parc de Locmaria, faisant ainsi entrer Brélidy dans le patrimoine de cette grande famille.

 

Ce sont les du Parc qui vont décider de construire le château de Noblans sur le versant sud de la colline,en contre-bas de l'ancienne forteresse.

 

Pendant la Révolution de 1789, les propriétaires ayant émigré le château est vendu comme bien national ainsi que les terres qui sont réparties entre plusieurs acquéreurs.

 

 

Devenus bâtiments et habitation agricoles le château, les dépendances, la motte féodale et les terres avoisinantes sont acquises en 1965 par Pierre et Eliane Yoncourt qui vont le rénover et en faire un Château Hôtel "Relais du silence".

Depuis 2019 le manoir est redevenu une résidence privée appartenant à Alan et Armelle FUSTEC.

La Motte féodale peut se visiter en suivant le chemin de randonnée balisé depuis le pont de Runan sur le Théoulas (voir Tro an daou dour pour plus de précisions).

 


 

 

Le manoir de Kerviziou


kerviziouSitué à proximité du Théoulas il est habité par des propriétaires privés. Ceux-ci autorisent exceptionnellement la visite des parties extérieures lors des randonnées encadrées par les responsables de "Tro an daou dour".

Il témoigne de la prospérité du territoire pendant les 16éme et 17éme siècles due en particulier à la culture et à l'industrie du lin et du chanvre ; à quelques dizaines de mètres des bâtiments, tous inclus dans une grande cour rectangulaire, on découvre un rouissoir alimenté par une source.

EN SAVOIR +

Extrait de l'article écrit par A.LE NEDELEC,publié dans l’hebdomadaire « L’Echo de l’Armor et de l’Argoat » du 20-26 juillet 1998.

Kervisiou le Solitaire

Manoir de Kerviziou à BrélidyA l’orée du bocage trégorois, il est un très vieux manoir datant du 16ème siècle.Aucune légende ne semble s’y rapporter et la mémoire collective ne le situe guère dans ses jardins secrets.Son élégance,toutefois,n’a d’égale que sa discrétion consolidée par un écrin de verdure chatoyant. La demeure de Kervisiou,sur la commune de Brélidy,loin du temps et de toute agitation, a conservé une authentique patine. Distante de quelques prés du Théoulas, autre ruisseau silencieux, elle ne dut son existence qu’à des teilleurs de lin argentés.Telle est du moins l’hypothèse de ses propriétaires actuels.

En empruntant l’axe Brélidy/Saint-Laurent, au détour d’un petit chemin de campagne, sur la gauche, une allée de châtaigniers, par son intimité,attire irrésistiblement le promeneur. Ces essences séculaires mènent à un porche de style Renaissance.

Chanvre et lin

Clos de murs en petites pierres, Kervisiou campe fièrement devant un puits des plus séduisants qu’il soit donné de voir dans la contrée. Et immédiatement, si le nouvel arrivant est enclin à la rêverie,les suppositions les plus insolites frôlent son esprit. La construction, comparable à celle de l’enclos,met cependant en exergue les ouvertures :fenêtres aux linteaux ouvragés ;escalier de pierre extérieur ; double portail imposant par sa grandeur. Nous sommes au XVIIème siècle.Les bouts de murs,les pans en queue d’aronde,les tours rondes sont révolus. La façade droite,longue,diffère de celle des anciens châteaux forts ou forteresses, à l’exemple de la Roche-Jagu.

Facade porte contemporaire époque Renaissance bretonne Manoir de Kerviziou BrélidyEt jadis, la présence proche des rouissoirs autorise à penser que chanvre et lin étaient la principale ressource.Le domaine avoisinant les quatre-vingt hectares, appartenait à une famille issue de la bourgeoisie bretonne. Explication plausible, quand on sait qu’à la Révolution, armoiries et écussons attestant du rang de noblesse furent détruits. Le domaine étincelle par sa sobriété. Il est aussi,quelque part, la fierté de ceux qui l’ont modelé : les tailleurs de pierre dont le mérite était de donner forme à des blocs extraits des champs voisins ;les maçons pour leur savoir- faire ; les charpentiers qui maîtrisaient leur technique et parvenaient à des résultats relevant de l’exploit tant les grosses poutres qu’ils mettaient en place atteignaient un poids de plusieurs tonnes.

Matériaux naturels.

Le travail, effectué par des hommes indéniablement pétris de bonne volonté et de talent, étonne encore.Nous restons , en effet, admiratif devant :l’escalier de granit à caisson desservant six pièces principales ; les cheminées ou le cadran solaire présentant un écusson sur lequel on peut lire une inscription de 1632 !
Une farouche ténacité animant ces bâtisseurs d’antan a favorisé la réalisation d’autres caractéristiques : niches à pigeons, ici ; lucarnes,sablières ou chevronnières ,là....sans oublier les conséquentes hauteurs de plafonds, la longère d’époque et sa lucarne à fronton, le four à pain, l’ancestrale fontaine à proximité du rouissoir.
Il y avait, aussi, paraît-il,une chapelle intérieure jouxtant la cuisine, près de la tour. A ces éléments, il fallait que la légende s’ajoutât. Un souterrain rejoindrait les lieux au château de Brélidy. Il n’existe cependant aucune preuve de cette voie de passage mystérieuse. Pour l’heure, et cette fois nous sommes dans le réel, la rénovation suit son cours, dans le respect des techniques de construction originelles, en ayant recours à l’utilisation de matériaux naturels, comme pouvaient l’être la chaux, le chanvre ou le lin. Cette application, pour d’aucuns obsolète, obtient les faveurs des propriétaires. Une manière à leur sens de sauver le patrimoine.

Kervisiou, hier rutilant, au terme d’une longue promenade sans histoire, en compagnie d’un ru sans nom, s’apprête à ressurgir plus somptueux que jamais drapé de verdure éternelle.

Téléchargez l'article original : 

Kerviziou le solitaire -  Article de l'Echo de l'Armor et de l'Argoat de juillet 1998

Porche du Manoir de Kerviziou BrélidyHorloge solaire du Manoir de Kerviziou BrélidyUne des dépendance du Manoir de Kerviziou Brélidy

 

Pigeonnier du Manoir de Kerviziou BrélidyPuit du Manoir de Kerviziou BrélidyDétail d'une dépendance du Manoir de Kerviziou Brélidy